Souccot : la fête des cabanes.

Nous arrivons au terme du cycle des célébrations d’automne et du mois de Tichri. Nous avons dépassé le temps de « l’austérité » avec Roch Hachana et Kippour pour finalement nous inscrire dans l’espérance eschatologique de Souccot.

Cette fête de Souccot a quelque chose d’étrange. En effet, elle est avant tout marquée par le rappel du souvenir passé de la « précarité » des demeures lorsque le peuple cheminait collectivement dans le désert. C’était les débuts, l’initiation à une vie nouvelle avec le Seigneur. Certes, il y a eu aussi les temps difficiles, les rébellions et les jugements terribles de Dieu sur son peuple. Mais finalement, toutes les tentes se ressemblaient et la solidarité devait être assez naturelle pour que chacun trouve refuge à l’abri d’une simple toile, image d’un provisoire entre les mains de Dieu.

Tandis que le peuple se tenait dans l’attente providentielle de Dieu pour son quotidien, sa nourriture et sa protection, le précaire de la tente lui rappelait sans cesse que sa « résidence permanente » n’était pas de ce lieu, une terre sèche, aride et ingrate. L’espérance était fondée sur la promesse d’une autre terre, celle donnée des siècles auparavant aux patriarches.

Sur le plan spirituel, il va sans le dire que demeurer sous la tente, à l’abri fragile de quelques branches est une invitation à vivre avec foi l’accomplissement des promesses, pour le temps présent et, surtout, pour les temps futurs.

La cabane, construite à la maison, n’est pas juste un excellent souvenir pour nos enfants qui appréciaient manger et surtout dormir sous un « abri » de fortune. Pour avoir vécu des années de camping avec les scouts, j’ai bien conscience de la joie et… des limites du plaisir à vivre au grand air. Avec le temps, on finit par apprécier le confort d’une maison en dur. Cela étant, la cabane de Souccot est un vibrant rappel de nos réalités physiques et spirituelles en regard de ce qui nous attend dans le monde à venir.

C’est là que l’étrangeté de la fête se poursuit. Souccot est non seulement le rappel des « débuts », mais le signe également d’un temps de la fin, comme le précise le prophète Zacharie (14.16 et suivants).

Tous ceux qui resteront de toutes les nations Venues contre Jérusalem Monteront chaque année Pour adorer le roi, l’Éternel des armées, Et pour célébrer la fête des Tabernacles (Souccot).

S’il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem Pour adorer le roi, l’Éternel des armées, La pluie ne tombera pas sur elles.

Dans le calendrier prophétique, la célébration de la fête semble être une obligation pour toutes les nations, et cela sous peine de sanction. Cette commémoration à Jérusalem devant l’Éternel roi qui règnera à ce moment-là se présente comme un point d’orgue du règne du Messie. Certains chrétiens, depuis quelques années, se rendent en nombre à Jérusalem pour célébrer la fête de Souccot. Cela donne lieu à de grandes manifestations de joie. Cela dit, la prophétie de Zacharie comporte des volets plus importants et encore à venir.

Ne nous étonnons donc pas de découvrir une célébration qui s’ancre dans le passé et se projette dans l’avenir comme aucune autre fête. La « précarité » de la tente doit parler à nos cœurs et, en l’occurrence, les mots ne peuvent remplacer l’expérience. Dans l’attente de ces jours du règne du Messie…

G.A.

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ATHIA Guy

Directeur des publications du Berger d’Israël.

Vice-président de Beit Sar Shalom.

Conférencier et enseignant.

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