La crise de 49 : la question du vivre ensemble.
Dès les premiers chapitres du récit de Luc sur « les débuts de l’Église », nous avons pu prendre toute la mesure du succès de l’Évangile, de son expansion parmi les Juifs et surtout parmi les non-Juifs.
Il y a eu certes de l’opposition, des persécutions mêmes, mais manifestement rien ne semblait arrêter l’annonce de l’Évangile. Et, à ce rythme, c’est tout l’empire romain qui pouvait être atteint par le message du salut avant même l’écriture du dernier chapitre du livre.
Cependant, Luc, qui n’a pas occulté les premiers accrocs dans la vie de la communauté naissante de Jérusalem, présente, au chapitre 15 du livre des Actes, la première crise sérieuse de l’Église.
La communauté de Jérusalem était alors composée exclusivement de Juifs, mais l’annonce de l’Évangile aux non-juifs va suivre rapidement. Une prédication qui va vite dépasser le cadre de la Judée pour s’étendre à des territoires à majorité païenne. Les églises locales se multiplient alors très rapidement.
Mais en l’année 49, cette expansion connaît une crise majeure, un tournant diront certains. Que se passe-t-il donc de si singulier pour générer au sein des communautés chrétiennes de diaspora de telles tensions entre croyants juifs et croyants non-juifs ?…
La décision collégiale des apôtres va-t-elle par la suite mettre un terme aux tensions naissantes ?… Rien n’est moins sûr.
De nos jours, les communautés chrétiennes sont très largement composées de non-juifs et… depuis le temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. La question du vivre ensemble entre croyants juifs et non-juifs est-elle alors encore d’actualité ?
La crise de 49 ne relevait-elle que d’une problématique conjoncturelle passagère ou posait-elle, plus fondamentalement, les fondements du rapport de l’Église à ses racines ? C’est ce que nous tenterons d’élucider ensemble…
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2 commentaires sur “La crise de 49 : la question du vivre ensemble.”
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ATHIA Guy
Directeur des publications du Berger d’Israël.
Vice-président de Beit Sar Shalom.
Conférencier et enseignant.
Bonsoir,
Je viens de visualiser cette vidéo.
Concernant les quatre « interdits », la viande hallal peut-être considérée comme une viande sacrifiée à une idole ?
De même, la viande que l’on achète dans le commerce en France peut-il être considéré comme une viande étouffée ?
Merci pour votre réponse.
La viande halal n’est pas à proprement parler une viande « sacrifiée ». D’une certaine manière, elle n’est pas même égorgée comme le font par exemple les Juifs. Bref ! Il est difficile de comparer le contexte du livre des Actes et l’interdiction des viandes sacrifiées aux idoles avec le contexte aujourd’hui des viandes sous le régime de l’islam. Para ailleurs, Paul dans Romains 14 précise que l’important n’est pas la conscience de celui qui a déjà été purifié mais bien la considération de la conscience de celui qui est témoin de ce que nous pratiquons. La viande n’est rien en elle-m^me. En revanche si pour celui qui me voit manger une viande sacrifiée à une idole, celle-ci est une occasion de chute, je m’abstiendrai d’en manger. Non à cause de ma conscience, mais à cause de celle de celui qui a la faiblesse de penser que cela représente un péché. Finalement, notre piété en matière de pratiques diverses est conditionné avant tout par l’amour du prochain. Cela change singulièrement la perspective des choses. Et c’est ce qui est la marque de la maturité spirituelle.