Soukkot et le monde à venir (BI 582)

S’il est une fête populaire et très appréciée en Israël, c’est bien celle de Soukkot, également appelée fête des cabanes ou des huttes, allusion aux abris précaires des israélites dans le désert.

C’est l’occasion durant quelques jours pour petits et grands d’entrer en quelque sorte dans la peau des fils d’Israël au sortir de l’Égypte. L’abri sommaire fait de quelques pièces de bois et de tissu rapidement montées donne un aperçu de ce qui a pu être 40 ans durant la condition des esclaves affranchis et en route pour le pays de Canaan.

Bien entendu, la fête est aujourd’hui festive et, même si l’inconfort de la tente, de la cabane ou de la hutte se traduit pour certains par quelques courbatures, ces quelques jours marquent les esprits durablement.

Quand on y prête attention dans toute la Torah, ce n’est pas seulement les israélites, mais la plupart du temps la totalité des patriarches qui a vécu sous l’abri fragile de la tente.

À ce propos, Abraham est le seul qui soit passé de la sédentarité à la condition nomade. On peut même interpréter son récit (à partir de Genèse 12) et sa perpétuelle itinérance comme une expression visible de sa foi.

Ceci étant, la fête de Soukkot est d’abord une ordonnance lévitique qui a un sens pour toute la communauté d’Israël.

Lévitiques 23 : 34-43

Parle aux israélites, dis-leur : le quinzième jour de ce septième mois, ce sera la fête des huttes en l’honneur de l’Éternel, pendant sept jours.

Le premier jour, il y aura une sainte convocation : vous ne ferez aucun ouvrage servile.

Pendant sept jours, vous offrirez à l’Éternel des (sacrifices) consumés par le feu. Le huitième jour, vous aurez une sainte convocation et vous offrirez à l’Éternel des (sacrifices) consumés par le feu ; ce sera une cérémonie solennelle : vous ne ferez aucun ouvrage servile.

Telles sont les solennités de l’Éternel, les saintes convocations, que vous publierez, pour offrir à l’Éternel en (sacrifices) consumés par le feu des holocaustes, des offrandes, des sacrifices et des libations, chaque chose au jour fixé.

Vous observerez en outre les sabbats de l’Éternel, sans compter vos dons et vos vœux, ainsi que toutes les offrandes volontaires que vous donnerez à l’Éternel.

Le quinzième jour du septième mois, quand vous récolterez les produits du pays, vous célébrerez donc une fête à l’Éternel, pendant sept jours : le premier jour sera un jour férié, et le huitième sera un jour férié.

Vous prendrez, le premier jour, du fruit de beaux arbres, des branches de palmiers, des rameaux d’arbres touffus et des saules de rivière ; et vous vous réjouirez devant l’Éternel, votre Dieu, pendant sept jours.

Vous célébrerez chaque année cette fête à l’Éternel, pendant sept jours. C’est une prescription perpétuelle pour (toutes) vos générations. Vous la célébrerez le septième mois.

Vous demeurerez pendant sept jours sous des huttes ; tous les autochtones en Israël demeureront sous des huttes,

afin que vos descendants sachent que j’ai fait habiter sous des huttes les israélites, après les avoir fait sortir du pays d’Égypte. Je suis l’Éternel, votre Dieu.

 

Soukkot est la troisième fête dite de pèlerinage. En effet, lors des célébrations de Pessa’h, Chavouoth et Soukkot, les israélites se rendaient à Jérusalem pour y accomplir offrandes et sacrifices, et ainsi célébrer la fête, si j’ose dire, en famille, avec des milliers de Juifs venus de tout Israël et même de plus loin.

Il est difficile de se rendre compte de l’émotion suscitée par de tels rassemblements. J’ai souvenir de la première fois où je me suis rendu à Jérusalem et où je me suis tenu sur la place proche du kotel, appelé aussi « mur des Lamentations ». C’était à l’occasion d’un Chabbat. Or, au moment de kabalat Chabbat (l’entrée ou l’accueil du Chabbat), il y a foule et tous chantent et dansent joyeusement. C’est alors que vous vous trouvez entrainé dans la joie et l’émotion du Chabbat avec une multitude de gens que vous ne connaissez même pas et que vous ne reverrez sans doute pas le lendemain. Voilà une expérience vraiment incomparable.

Mais avant d’aller plus loin, il convient de saisir, outre le contexte proprement dit de la célébration de Soukkot, la dimension qui nous fait en parler aujourd’hui encore au-delà même de la sphère juive. Le sens des fêtes dans la Bible n’est pas uniquement affaire de transmission et de souvenir. Les célébrations revêtent également un caractère prophétique incontestable.

C’est ainsi que Soukkot intervient en troisième des fêtes de pèlerinage dans le calendrier hébraïque et prophétique.

Les fêtes juives qui ponctuent l’année ne sont pas placées au hasard du calendrier. Elles suivent un ordonnancement spécifique qui fait bien plus que donner des repères chronologiques.

Il y a d’abord Pessa’h – La Pâque de l’Éternel — qui marque le souvenir de la sortie d’Égypte et de la rédemption d’Israël au moyen de l’agneau immolé.

Il s’agit en réalité de la première des fêtes selon le calendrier religieux qui commence le 14 du mois de Nissan — en mars/avril.

Pour les israélites esclaves en Égypte comme pour les Juifs aujourd’hui, Pessa’h marque les esprits par les miracles opérés par Dieu pour libérer le peuple de l’esclavage. Tous comprennent également que la rédemption divine n’est pas que physique et matérielle. Nous ne sommes pas dans une histoire guerrière où un peuple s’arracherait par la force de ses oppresseurs. La haggada de Pessa’h met en exergue l’agneau immolé sans le sang duquel, le récit aurait tourné au drame également pour les israélites.

La dimension prophétique transcende la narration et nous parle de la rédemption de l’humanité au travers du sang de l’agneau immolé, préfiguration du don de la vie du Messie.

Comme je le répète souvent à cette période, tout commence à Pessa’h. Sans l’agneau immolé, sans le sang versé et même aspergé sur les linteaux (mezzouzot) des portes des maisons, il n’y avait pas de pardon des péchés et de rédemption.

Cela peut sembler facile de le déclarer après coup et avec le recul de l’histoire. Aujourd’hui, bien peu pourtant parmi les Juifs sont prêts à admettre ce lien prophétique et la perspective de la mort du Messie et de son sang versé pour le pardon des péchés. Mais ce n’est pas nouveau. Les disciples de Yéchoua’, cependant enseignés depuis des années à ce propos, n’ont pas réalisé le moment venu, le sens véritable de la mort de leur maître et du don volontaire de sa vie pour le pardon des péchés non seulement d’Israël, mais aussi de toute l’humanité. Tandis que le sang de Yéchoua’ coulait encore chaud pour imbiber la terre de Jérusalem, ce même jour, les israélites sacrifiaient l’agneau Pascal et mettaient en lumière, sans le comprendre, le plan initial de Dieu pour la rédemption du monde.

C’est ainsi qu’il nous faut réaliser le sens profond des offrandes d’animaux pour le pardon des péchés en commençant par celui de Pessa’h. Ils pointent tous vers le sacrifice ultime, celui du Messie Yéchoua’ la veille de la Pâque.

La première gerbe — offerte au lendemain de Pessa’h — préfigure les prémisses d’un cycle nouveau. Or c’est justement ce jour-là, marqué par la résurrection du Messie, que s’envisage une « récolte » nouvelle venant de Dieu. La moisson dans la Bible est non seulement un symbole de bénédiction matérielle, mais l’image de l’espérance prophétique et spirituelle d’un autre ordre.

Le cycle de Pessa’h s’étale ensuite sur 49 jours. Ce sont des jours de réjouissance et le commencement de certaines récoltes agricoles.

La seconde fête de pèlerinage est la célébration de Chavouoth — aussi appelée la Pentecôte. Ainsi s’achèvera la période du festival de Pessa’h.

C’est l’occasion, au terme des récoltes du printemps, d’apporter les premiers fruits de celles-ci et de se réjouir ensemble des bénédictions données par Dieu. C’est un temps de réjouissance et de partage. C’est aussi un grand moment de reconnaissance à Dieu qui a pourvu à tous les besoins et qui a répandu sa bénédiction. Ce second rassemblement à Jérusalem est directement articulé à Pessa’h. C’est ainsi qu’il faut comprendre que la bénédiction de Chavouoth est une grâce de Dieu étroitement reliée au sacrifice de Pessa’h et à la rédemption acquise à travers lui.

Nous retiendrons surtout l’idée d’une moisson des « premiers fruits ». Ainsi désignés chronologiquement dans le calendrier hébraïque et prophétique.

Notons au passage que la tradition juive fait coïncider cette fête avec la réception de la Loi par Moïse au Sinaï. Plus précisément, la Torah est donnée du ciel vers la terre au peuple d’Israël qui l’accueille.

Dans la perspective prophétique, à Chavouoth, lors de la prédication de Pierre à Jérusalem (Actes 2), des milliers d’hommes et de femmes juifs (ainsi que de nombreux prosélytes issus de toutes les nations) viennent à reconnaître en Yéchoua’ leur Messie sauveur. Le Roua’h Hakodech — le Saint-Esprit — est aussi répandu sur les croyants de façon spectaculaire et évidente pour tous.

Il s’agit là d’un signe incontestable des « premiers fruits » que Dieu donne à ses disciples et qui marquera les commencements de l’Église, en premier lieu parmi les israélites.

Vient ensuite l’été, particulièrement sec au Moyen-Orient et peu propice aux cultures et moins encore à la moisson. Certains y verront peut-être une période prophétique de sécheresse spirituelle pour le peuple d’Israël avant le début du cycle des célébrations de l’automne. Celui-ci commence par la fête de Térouah — littéralement la fête de la sonnerie. Pas très élégant, il faut en convenir. Toujours est-il que celle-ci est avant tout marquée par le son du Choffar — la corne de bélier. La célébration se tient le premier du mois de Tichri (septembre/octobre).

Par la suite, en liaison avec une autre tradition judaïque, il lui a été superposé le nom de Roch Hachana — littéralement la tête de l’année — qui correspond à présent au Nouvel An de l’année séculière juive.

Le son du Choffar est le signe d’un avertissement ayant un caractère spirituel. Pour l’ensemble des israélites commence un temps de recueillement et de recherche toute particulière de Dieu. C’est une période de Téchouva — c’est-à-dire un moment propice de retour à Dieu et de repentance.

Les dix jours qui suivent le 1er Tichri sont aujourd’hui encore pour toute la communauté juive des instants très importants de pratique religieuse, de recherche, de réconciliation et de pardon.

Le jour de Yom Kippour vient clore cette période si particulière. Ce jour-là, les israélites espèrent de Dieu obtenir le pardon de leurs péchés.

Yom Kippour — littéralement le jour de la couverture — sous-entendu le jour où nos péchés sont couverts par le sang du sacrifice. Ce jour-là, le souverain sacrificateur entrait dans le lieu Très-Saint pour offrir le sang des sacrifices et obtenir le pardon des péchés pour le peuple tout entier, les prêtres ainsi que pour lui-même.

Ce jour-là était aussi lâché un bouc vivant dans le désert sur lequel on avait chargé symboliquement les péchés d’Israël. Il était coutume alors d’accrocher un ruban rouge aux cornes du bouc. Si ce ruban devenait blanc, les rabbins comprenaient que les péchés d’Israël étaient bien pardonnés.

Cependant, le Talmud mentionne un fait étrange intervenu une quarantaine d’années avant la destruction du Temple, soit à peu près à l’époque de la mort et de la résurrection de Yéchoua’. En effet, le ruban rouge n’est pas devenu blanc. Par ailleurs, ce même jour, les portes du Temple se sont violemment ouvertes d’elles-mêmes. Les responsables religieux ont alors interprété cet évènement comme étant le signe qu’Israël ne serait désormais plus pardonné et que le Temple serait bientôt détruit.

On ne peut que relever l’étrange « coïncidence » et le constat très juste des rabbanim de cette époque. Les sacrifices des animaux devaient prendre fin au profit d’un « sacrifice » plus excellent.

De nos jours, ce genre d’assertion est bien sûr plutôt mise de coté, mais il n’en demeure pas moins que Yom Kippour est un signe et que le pardon de Dieu pour Israël ne repose plus sur le sang d’un bouc ou d’un quelconque animal ou même d’un ruban devenu blanc. Le sacrifice par excellence offert par Dieu lui-même en la personne de son Messie rédempteur nous garantit le pardon de Dieu une fois pour toutes.

Les israélites espèrent en ce jour de Kippour voir leurs noms inscrits par Dieu dans le Livre de Vie. Or, cette assurance, nous l’avons obtenue par la résurrection de Yéchoua’ au lendemain de Pessa’h. En effet, son retour à la vie est la preuve que Dieu a agréé le sacrifice qui aujourd’hui nous donne la paix.

Cinq jours plus tard, commence la fête de Soukkot. Aussitôt la téchouva opérée et le pardon acquis, les israélites se préparent à de grandes réjouissances.

Ils arrivent une fois de plus en nombre en pèlerinage à Jérusalem pour adorer Dieu et se réjouir devant lui. Deux caractéristiques essentielles résument la fête de Soukkot. Premièrement, les pèlerins demeurent sous la tente tout au long des 7 jours que dure la célébration. On y mange et on y dort. Cette tradition est un rappel des temps anciens où les israélites vivaient comme des nomades dans la précarité de la tente et dans la dépendance de Dieu. Ils ont ainsi voyagé pendant 40 ans dans le désert suivant l’itinéraire de Dieu. L’épitre aux Hébreux insiste sur le fait que durant cette période leurs vêtements et leurs chaussures ne se sont pas usés et qu’ils n’ont manqué de rien. Dieu suppléant lui-même à tous leurs besoins.

La tente est aussi là pour rappeler que Dieu est venu lui-même « habiter » au milieu de son peuple et qu’il a fait du Tabernacle sa résidence au milieu des israélites.

L’évangéliste Jean ne s’y trompe pas en soulignant au sujet de l’incarnation de Yéchoua’ que Dieu est venu habiter parmi des hommes — littéralement tabernacler au milieu de son peuple.

Jean 1 : 14 La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père.

Jean illustre ici la venue sur terre du Messie d’Israël en faisant une référence directe à Soukkot, fête bien connue de ses compatriotes.

En second lieu, Soukkot se distingue par une reconnaissance exceptionnelle pour la moisson surabondante de l’arrière-saison. Dieu est celui qui bénit en abondance et cette célébration est l’expression de la gratitude des israélites.

Dans le calendrier, l’automne n’est plus l’époque des « premiers fruits », mais bien celle d’une exceptionnelle moisson qui est partagée entre tous.

Cependant, il y a au cours de la fête — sur les 7 jours — d’un côté, la réjouissance pour le fruit important de la récolte, de l’autre, l’attente dans la foi des pluies régénératrices de l’hiver. Celles-ci sont espérées avec confiance afin de survivre jusqu’à l’année suivante.

À l’époque de Yéchoua’, la fête de Soukkot se traduisait en outre par un cérémonial extrêmement joyeux et festif au cours duquel un prêtre allait, chaque jour, du Temple au réservoir de Siloé chercher une outre pleine d’eau qu’il rapportait au Temple avant de la verser sur l’autel de l’Éternel. Le sacrificateur faisait ainsi chaque jour et le dernier jour, il faisait la même procession 7 fois de suite. Une foule considérable et enthousiaste accompagnait le cérémonial avec des danses et des chants du Hallel (Psaume 113 à 118).

Cette liturgie joyeuse se voulait l’expression d’une confiance et l’espérance des pluies de l’hiver. Pour autant, les rabbins ont vu dans cette manifestation plus que cela encore. Ils discernaient l’attente patiente du Salut qui s’exprimerait comme une eau vivifiante en relation avec le Messie, ainsi qu’il est écrit :

Isaïe 12 : 3 vous puiserez de l’eau avec allégresse aux sources du salut. Et vous direz en ce jour-là : louez l’Éternel ; invoquez son nom, faites connaître ses hauts faits parmi les peuples, rappelez que son nom est sublime.

Comment ne pas saisir le lien entre les propos de Yéchoua’ rapportés par Jean et cette célébration si singulière de Soukkot quand il est dit :

Jean 7 : 37-39 le dernier jour, le grand jour de la fête, Yéchoua’ debout s’écria : si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive.

Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture.

Il dit cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore donné, parce que Yéchoua’ n’avait pas encore été glorifié.

Des gens de la foule, après avoir entendu ces paroles, disaient : Celui-ci est vraiment le prophète.

La fête de Soukkot se distingue manifestement par une surabondance de produits et de fruits de l’arrière-saison, expression d’une bénédiction sans commune mesure avec celle du printemps et Chavouoth ; ainsi que par l’annonce du Messie sauveur et la profusion du Saint-Esprit.

Il apparaît que sur le plan prophétique, Soukkot est une préfiguration des temps messianiques où la bénédiction de Dieu sera multipliée.

Clairement, pour Israël et les premiers croyants de l’assemblée de Jérusalem, le calendrier des fêtes juives est la traduction du plan de rédemption de Dieu visible ensuite dans l’histoire singulière d’Israël.

Comme nous l’avons évoqué plus haut, certains évènements, tels Pessa’h et Chavouoth, se sont déjà produits, de même dans leur perspective prophétique. D’autres sont encore à venir, pas toujours faciles à discerner dans le plan de Dieu.

Soukkot est la dernière des fêtes du calendrier juif et par là même, nous comprenons qu’elle est la clé ultime de lecture des temps de la fin.

Soukkot revêt d’ailleurs pour bien des Juifs un caractère unique. Dans son prolongement prophétique, elle représente pour ainsi dire l’inauguration du règne messianique de Dieu. Par ailleurs, dans les temps qui sont les derniers, les croyants parmi les Nations se joindront aux Juifs qui croient dans le Messie pour célébrer la fête de Soukkot à Jérusalem. Ainsi qu’il est dit : Zacharie : 14 : 16

alors tous ceux qui subsisteront de toutes les nations venues contre Jérusalem monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, l’Éternel des armées, et pour célébrer la fête des Huttes.

Alors s’il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem pour se prosterner devant le roi, l’Éternel des armées, la pluie ne tombera pas sur elles.

Si la famille égyptienne ne monte pas, si elle ne vient pas, la pluie ne tombera pas sur elle ; ce sera la plaie dont l’Éternel frappera les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des Huttes.

Ce sera le châtiment de l’Égypte, le châtiment de toutes les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des Huttes.

Le contexte de ce passage est celui du « jour de l’Éternel » où Dieu par des bouleversements cataclysmiques et hors du commun amènera la restauration de Jérusalem et du peuple d’Israël sur son territoire. Il y aura une grande coalition des Nations du monde pour faire la guerre contre Jérusalem. C’est alors que l’Éternel combattra et vaincra tous ceux qui se seront ligués contre son peuple.

Au terme de ce combat, dont on a du mal à se faire une représentation, la paix sera restaurée et c’est ainsi qu’au verset 16, les rescapés de cet affrontement monteront chaque année à Jérusalem à l’occasion de la fête de Soukkot pour célébrer l’Éternel et se prosterner devant lui.

Il y aurait beaucoup à dire sur ce passage qui fait naître en nous plus de questions qu’il ne nous éclaire sur un temps encore à venir. Ce qui est certain, c’est la place exceptionnelle de la fête de Soukkot dans la période de ces temps de la fin. Juifs et non-Juifs se joindront pour célébrer le Seigneur qui est venu habiter au milieu de son peuple.

Assurément, cette prophétie ne s’est pas encore produite et elle n’a de sens que si elle entre en résonnance avec un autre passage du même prophète Zacharie, qui annonce une téchouva extraordinaire du peuple d’Israël.

Zacharie 12 : 8.

En ce jour-là, le SEIGNEUR protégera les habitants de Jérusalem ; s’il y en a un qui trébuche parmi eux, il sera en ce jour-là comme David ; et la maison de David sera comme Dieu, comme le messager du SEIGNEUR devant eux.

En ce jour-là, je m’appliquerai à détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem.

Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un souffle de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi — celui qu’ils ont transpercé. Ils se lamenteront sur lui comme on se lamente sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui, aussi amèrement que sur un premier-né.

 

Étrange passage qui à bien des égards trouble beaucoup de Juifs. À tel point que l’on a recherché une hypothétique « inspiration » chrétienne de ces versets. « Celui qu’ils ont transpercé » se trouve ici bien traduit de l’hébreu, ainsi que par la Septante (en grec). Ce passage vient en écho à un autre texte, plus controversé, du Psaume 22 (verset 17).

Il faut en convenir, Soukkot et le retour à Dieu des habitants de Jérusalem sont intimement liés dans la perspective prophétique.

Ainsi donc, la moisson des âmes de Chavouoth sera considérée en définitive comme insignifiante en comparaison de celle à venir de Soukkot.

Dans le calendrier hébraïque, les fêtes de l’Éternel ont beaucoup à nous apprendre. Elles révèlent le plan de rédemption de Dieu en la personne du Messie et sauveur d’Israël, Yéchoua’.

Loin de constituer une dimension unique de commémoration des temps passés, ou la perpétuation de rites et d’enseignements éthiques, les fêtes, notamment Soukkot, nous interpellent dans notre présent et dévoilent, peut-être en guise d’encouragement, un coin de l’avenir glorieux d’Israël. Et comme un fil rouge traversant tout le calendrier avec son cortège de célébrations, le Machia’h Yéchoua’ apparaît progressivement pour devenir clairement celui qu’ils ont percé.

Puissions-nous apprendre toujours plus des fêtes de l’Éternel, à commencer, en ce début d’automne, par Soukkot.

Guy ATHIA

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ATHIA Guy

Directeur des publications du Berger d’Israël.

Vice-président de Beit Sar Shalom.

Conférencier et enseignant.

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